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Geste migratoire, de Zachée Betche

Geste migratoire, Réflexions en temps de crise, par Zachée Betche Migrer est incontestablement un geste de mobilité fondamental qui doit échapper aux interprétations superficiellement et rapidement élaborées.

L’essai va au-delà des regards simplistes en nous conduisant dans la complexité de cette thématique. Inscrivant le geste de migrer dans l’histoire de l’humanité qui se déroule, l’auteur ne manque pas de révéler, via des pistes empruntées à la philosophie et aux sciences humaines, certaines contradictions inhérentes au Réel.

En effet, la Raison (Logos), telle qu’elle est appréhendée et instrumentalisée, n’est pas sans conséquence sur le cours de l’histoire humaine. Le texte nous convie à reconsidérer les paradoxes du désir de frontiérisation.

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AFROPEA de Léonora Miano

Utopie post-occidentale et post-raciste
Leonora Miano

 

LE LIVRE : Léonora Miano n’est pas une Afropéenne (afro-européenne). Ceux qui se définissent ainsi ont grandi en Europe. Marquée par l’Afrique subsaharienne, la sensibilité de l’auteur se distingue de celle des Afropéens. Ceux-ci se sont construits en situation de minorité. Ce qui détermine la perception de soi, complique l’identification et la solidarité entre Afropéens et Subsahariens.

 

La France identifie à l’Afrique tous ses citoyens d’ascendance subsaharienne, privilégiant les natifs de ce continent. Cela ne favorise pas l’ancrage des Afropéens dans leur pays, leur capacité à se sentir responsables de son destin.

 

Pourtant, ceux qui se sont donné un nom – Afropéens – dans lequel Afrique et Europe fusionnent, s’ils sont fidèles aux implications de cette association plus qu’à leur amertume, peuvent incarner un projet de société fraternel, anti-impérialiste et anti-raciste. Dans une France en proie aux crispations identitaires, la perspective afropéenne apparaît encore comme une utopie. De part et d’autre, la tentation du rejet est puissante.

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Un monde en nègre et blanc de Aurelia Michel

Enquête historique sur l’ordre racial

Aurélia MICHEL

En librairie le 16 janvier 2020
400 pages – 10€

 

Une synthèse inédite de l’histoire de l’esclavage, qui donne à comprendre le rôle central de l’ordre racial dans la construction du monde contemporain.

 

Ce livre entreprend de relater et de clarifier, auprès d’un large public, le poids encore très actif de l’esclavage dans nos sociétés. Reprenant les grandes étapes qui ont mené de l’esclavage méditerranéen puis africain et atlantique aux processus de colonisation européenne dans trois continents (Afrique, Amérique et Asie), il donne les clés historiques de la définition de la race, et dévoile ses fondements économiques, anthropologiques et politiques.
L’expérience atlantique, fondée sur le travail forcé et la traite esclavagiste, non seulement a forgé la puissance économique de l’Occident, mais a aussi orienté ses catégories du politique, ses savoirs scientifiques et la construction de sa philosophie humaniste. En revenant sur l’histoire du mot « nègre », l’ouvrage explique les significations de la « blanchité » aujourd’hui.

 

Aurélia Michel
Née en 1975, elle est historienne, maître de conférences en histoire des Amériques noires à l’université Paris-Diderot et chercheure au Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA). Ses recherches actuelles portent sur le Brésil contemporain. Elle a notamment contribué au scénario du documentaire Les Routes de l’esclavage diffusé sur Arte en 2018.

 

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Pauvre petit Blanc de Sylvie Laurent

4e de couverture

D’où vient l’idée étrange que les Blancs seraient aujourd’hui, au même titre que les minorités, victimes de discriminations, voire d’un « racisme anti-Blancs » ?

 

Fruit d’une conscience raciale blessée, cette croyance trouve ses racines dans les États-Unis du xviiie siècle. Depuis quelques années, Donald Trump l’a plus que jamais politisée avec sa promesse de restauration d’une préséance blanche perdue, confisquée par d’autres. Une telle rhétorique victimaire résonne de notre côté de l’Atlantique, où l’on parle désormais de « déclin » ou de « stigmatisation » de l’homme blanc.

 

En dévoilant les origines de ce discours, Sylvie Laurent démontre que le « pauvre petit Blanc » est un mythe, un tour de passe-passe des élites blanches qui s’approprient la posture de l’opprimé pour préserver leur statut et leur privilège racial, vivement contestés depuis les années 1960 jusqu’à Black Lives Matter.

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Anna Madgigine Jai Kingsley de Daniel L. Schafer

Anna Madgigine Jai Kingsley
Princesse en Afrique, esclave en Floride
Daniel L. Schafer
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Patrizia Sirignano
Préface de Souleymane Bachir DIAGNE
En librairie le 1er octobre 2020

 

LE LIVRE
Qui est Anna Madgigine Jai Kingsley ?
Née Anta Madjiguene Ndiaye, cette princesse issue de la famille royale de l’actuel Sénégal fut capturée en 1806, alors qu’elle n’avait que treize ans, pour être vendue à Zephaniah Kingsley, un marchand d’esclaves et riche exploitant originaire de Floride, qui fit d’elle sa compagne, la mère de plusieurs de ses enfants, mais aussi son bras droit pour administrer ses terres.

Anna connaît alors une incroyable ascension sociale dans une Amérique en construction bouleversée par les guerres – de Sécession, « des patriotes » – et traversée par des tensions raciales de plus en plus violentes, qui lui permet non seulement de recouvrer sa liberté, mais aussi de devenir elle-même une femme d’affaires influente, gestionnaire de sa propre plantation et une figure centrale de la communauté noire libre. Au décès de son compagnon, elle mène un combat acharné contre la famille blanche de ce dernier et la justice américaine pour protéger son héritage et celui de ses enfants métis.

De l’Afrique à la Floride, en passant par Cuba et Haïti, l’extraordinaire périple de cette princesse wolofe victime de la traite négrière est à l’origine d’une légende, particulièrement au Sénégal, où son histoire la hisse au rang de véritable héroïne.

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Libres et égaux en voix, de Julia Cagé

JULIA CAGÉ Libres et égaux en voix
19 € – 272 pages
La démocratie n’existe pas. Elle reste à inventer.
Loin d’être un refus de la politique, la crise actuelle de la démocratie représentative se manifeste par le combat de citoyens demandant davantage de démocratie, de participation et d’égalité.

 

Libres et égaux en voix propose ainsi de donner une voix et des places à celles et ceux qui en ont été trop longtemps privés : les femmes, les classes populaires, les minorités. D’abord en repensant notre système électoral et en garantissant la représentation parmi les parlementaires de la réalité de la société. Ensuite en proposant un nouvel équilibre entre la démocratie représentative et un usage raisonné du référendum. Enfin en donnant aux citoyens les moyens de reprendre le contrôle des partis, des médias et de la philanthropie, afin de dessiner un nouvel horizon politique égalitaire.

 

En tant que chercheuse et citoyenne, Julia Cagé renouvelle en profondeur la réflexion sur l’égalité politique dans un plaidoyer armé de propositions concrètes pour changer les règles du jeu politique. Nous pouvons faire mieux que le monde dans lequel nous vivons ; fini de rêver, voici venu le temps d’agir !

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