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Être esclave

En Afrique, aux Antilles et sur le continent américain, les esclaves ont été des acteurs majeurs et pourtant largement mésestimés de l’histoire.

À rebours de l’historiographie dominante, ce livre, qui repose notamment sur les nombreux récits de vie qu’ils ont transmis, s’attache ainsi à montrer qu’ils ont contribué à l’évolution culturelle et sociale des côtes et de l’arrière-pays africains, à la création de nouvelles sociétés métissées aux Amériques ou à l’invention de formes de résistance.

En restituant l’intensité des échanges noués entre l’Afrique et les Amériques, et en décrivant l’importance de phénomènes tels que la traite dans l’Atlantique sud ou la généralisation de l’esclavage interne précolonial dans les sociétés africaines du XIXe siècle, Être esclave offre une synthèse particulièrement éclairante des apports les plus récents de l’historiographie internationale sur l’esclavage.

Résumé : https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-__tre_esclave-9782348045684.html

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Esclavage, traite et autres formes d’asservissement et d’exploitation, du code noir à nos jours

Loin d’être un phénomène révolu et propre à l’époque coloniale, les diverses formes
d’asservissement et d’exploitation des êtres humains sont en pleine expansion et
constituent l’un des grands défis planétaires du xxie siècle. En 2016, l’ONG spécialisée
Walk Free estimait en effet à près de 46 millions le nombre de personnes réduites en
esclavage ou soumises à des pratiques analogues dont la traite, la servitude et le travail
forcé.
La France, à l’instar des autres États européens, n’est pas épargnée, et a été contrainte
de réagir avec la loi du 5 août 2013 et le Plan d’action national triennal de lutte contre la
traite des êtres humains lancé l’année suivante. Le colloque dont est issu le présent
ouvrage s’est donné pour ambition d’étudier les modalités du dispositif français de lutte
contre ces atteintes, d’en évaluer l’application concrète, et de dégager des perspectives
d’amélioration, notamment par le biais des rapports de la Commission nationale
consultative des droits de l’homme (CNCDH), autorité de référence à cet égard.

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LITTLE ROCK

4 SEPTEMBRE 1957, LITTLE ROCK, ARKANSAS, RENTRÉE DES CLASSES SOUS LE SIGNE DE LA FIN DE LA SÉGRÉGATION SCOLAIRE. LES NEUF ENFANTS NOIRS INSCRITS AU LYCÉE JUSQUE-LÀ RÉSERVÉ AUX SEULS BLANCS SONT ENCERCLÉS PAR UNE FOULE HYSTÉRIQUE.

 

La photographie de l’une des Neuf, Elizabeth Eckford, 15 ans, huée et insultée, fait la une des journaux le lendemain. L’Amérique est bouleversée. Commence alors un bras de fer qui oppose le gouverneur de l’Arkansas Orval Faubus au président des États-Unis Dwight Eisenhower.

Thomas Snégaroff, spécialiste des États-Unis, est allé sur place pour enquêter sur cet épisode majeur de l’histoire de la lutte pour l’égalité des droits. Grâce à des témoignages inédits et des archives publiques exploitées pour la première fois, il nous livre un récit captivant et émouvant qui brosse un portrait de l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui.

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Le viol de l’imaginaire

 

Présentation du livre :

Appuyé sur la riche expérience de l’auteur, de missions de développement en responsabilités ministérielles, en passant par les rencontres de Porto Alegre, ce livre est une analyse sans concessions de la situation actuelle de l’Afrique et souligne les effets ravageurs de la mondialisation néo-libérale. Il dénonce l’inadéquation et les conséquences néfastes des remèdes proposés par les institutions internationales (Banque mondiale et FMI), ainsi que leur confiscation par des « élites » autochtones corrompues, et propose une stratégie de développement endogène. Celle-ci fondée sur la capacité des Africains à redevenir des sujets de leur histoire, passe par l’affirmation d’une fierté nouvelle et la redécouverte de valeurs et d’un imaginaire propres.

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Le racisme et la discrimination raciale au travail

 

Le résumé du livre :

Quelles formes prennent le racisme et la discrimination raciale dans le quotidien professionnel ? Les politiques diversité s’emparent-elles de ces questions ? Quel est le cadre légal ? Quels sont les modes de recours utilisés par les victimes ? Cet ouvrage de l’AFMD s’efforce de donner à voir comment le racisme et la discrimination raciale sont perçus dans le monde professionnel et comment ils s’y manifestent. Il met au jour le vécu des victimes mais aussi les raisons de l’invisibilisation de leur plainte dans le monde professionnel. Il présente également ce qu’il advient des plaintes des personnes qui en sont victimes sur leur lieu de travail et la façon dont différentes catégories de professionnel·le·s s’emparent (ou non) de ces plaintes pour y apporter une résolution.

 

Les liens :

Livre « Le racisme et la discrimination raciale au travail »

Synthèse « Le racisme et la discrimination raciale au travail »

Affiche « Les manifestations du racisme au travail »

Affiche « Les conséquences du racisme au travail »

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Sorcières, La puissance invaincue des femmes

Mise en vente : 13/09/2018
Sorcières : La puissance invaincue des femmes
Mona CHOLLET
Zones – 256 pages – 18,00 €

« Tremblez, les sorcières reviennent ! » disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes « chasses » de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d’aujourd’hui de figure d’une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.

Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure de la sorcière. Elle est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable.
Mais qui étaient au juste celles qui, dans l’Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Ce livre explore trois archétypes de la chasse aux sorcières et examine ce qu’il en reste aujourd’hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante – les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant – l’époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d’horreur.
Mais il y est aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s’est développé alors tant à l’égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à
lever.

Contact presse :
Pascale Iltis
01 44 08 84 21
p.iltis@editionsladecouverte.com

 

 

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La ruée vers l’Europe, La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent

LE LIVRE :
Daniel Gluck, centenaire, ne reçoit pas d’autres visites dans sa maison de retraite que celles d’une jeune femme qui vient lui faire la lecture. Aucun lien familial entre les deux pourtant, mais une amitié profonde qui remonte à l’enfance d’Elisabeth, quand Daniel était son voisin. Elisabeth n’oubliera jamais la générosité de cet homme si gentil et distingué qui l’a éveillée à la littérature, au cinéma et à la peinture.
Les rêves – ceux des gens ordinaires, ou ceux des artistes oubliés – prennent une place importante dans la vie des protagonistes d’Ali Smith, mais le réel de nos sociétés profondément divisées y trouve également un écho. Le référendum sur le Brexit vient d’avoir lieu, et tout un pays se déchire au sujet de son avenir, alors que les deux amis mesurent, chacun à sa manière, le temps qui passe. Comment accompagner le mouvement perpétuel des saisons, entre les souvenirs qui affluent et la vie qui s’en va ?
L’écriture d’Ali Smith explore les fractures de nos démocraties modernes et nous interroge sur le sens de nos existences avec une poésie qui n’appartient qu’à elle, et qui lui a permis de s’imposer comme l’un des écrivains britanniques les plus singuliers, les plus lus dans le monde entier.

 

Traduit de l’anglais par Laetitia Devaux.

 

L’AUTEUR :
Ali Smith est née à Inverness en Écosse. Elle se fait connaître en 1995 grâce à un recueil de nouvelles encensé par la critique, avant de poursuivre une œuvre qui compte aujourd’hui sept pièces de théâtre, cinq recueils de nouvelles et neuf romans, dont trois ont été finalistes du prestigieux Booker Prize. Automne, le premier volume d’un projet romanesque consacré aux saisons, a battu tous les records de vente pour un ouvrage littéraire dans le monde anglo-saxon.
ATTACHÉE DE PRESSE :
Attachée de presse Paris, province, Suisse, Belgique : Myriam Salama : msalama@grasset.fr /01.44.39.22.16
Assistante : Anne Vuksanovic : avuksananovic@grasset.fr / 01.44.39.22.10

 

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Panama Al Brown

L’incroyable histoire de Panama Al Brown,
Champion du Monde de boxe et amant de Cocteau

 

Prenez un gamin des rues de Colòn,
Prenez un boxeur prodige, champion du monde,
Prenez un dandy jazz de Harlem,
Prenez le roi des nuits parisiennes,
Prenez la muse d’un poète,
Noyez le tout dans un magnum de Mumm Cordon rouge,
Vous obtiendrez le cocktail le plus énigmatique des années 30,
Panama Al Brown,
Un cocktail noir comme l’encre,
Aux saveurs trop amères pour un monde où noir et blanc se diluent mal…

 

21,5 x 29 cm – 168 pages en n/b sur papier de création – 24,00 e – 6 SEPT 2017

 

ALEX W. INKER est diplômé en 2006 de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles en Bande dessinée, titulaire d’un Master 2 de cinéma. En plus de son activité de dessinateur, auteur, il est professeur à l’université de Lille 3 où il enseigne à ses élèves les liens entre cinéma et BD. Il est l’auteur talentueux du très remarqué APACHE en 2016. Panama Al Brown est sa 2e BD chez Sarbacane.

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Les Fils de Canaan

L’esclavage au Moyen Âge

Sandrine VICTOR

 

L’esclave, tel qu’on se le représente généralement c’est tantôt l’homme-bétail de l’Antiquité, pliant le genou sous les coups de fouet des pharaons, tantôt l’homme-machine de l’époque contemporaine, chaînes aux pieds dans les plantations de coton nord-américaines… Quant au Moyen Âge, on l’a longtemps cru réservé à un autre type de subordination, celle du serf, attaché à la terre et au seigneur.
Or, à rebours de ces idées reçues, la chute de l’Empire romain est loin d’avoir marqué la fin de l’esclavage. Bien au contraire, les nombreux conflits du temps, des intrusions mongoles aux raids vikings, ont assuré la pérennité de cet asservissement de l’homme par l’homme : du bassin méditerranéen aux confins septentrionaux en passant par les terres byzantines, l’esclavage fut un phénomène très largement répandu durant les mille ans que dura l’époque médiévale.
Slaves transitant vers les contrées méridionales, populations d’Afrique noire vendues par les commerçants ibériques, chrétiens en terre d’islam, musulmans en terre chrétienne, les esclaves sont partout, aussi bien en ville qu’à la campagne, affectés à des tâches domestiques, artisanales, industrielles, dans une diversité de situations et de statuts qui a longtemps dissuadé les historiens de considérer le phénomène dans son ensemble – c’est précisément le défi que relève aujourd’hui cet ouvrage pionnier.

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L’art et la race – L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières

L’historienne de l’art Anne Lafont livre une étude inédite sur les relations étroites et paradoxales de l’art et de la race à l’époque des Lumières. Une nouvelle voix dans les travaux actuels sur les questions de race, d’art, d’images et de colonies.
En se fondant sur un corpus d’œuvres d’art connues et moins connues, l’auteure revisite les Beaux-Arts au XVIIIe siècle sous l’angle de la représentation des Noirs, figures qui, non seulement, articulent savoirs anthropologiques et expériences esthétiques, mais aussi histoire du luxe métropolitain et histoire de l’esclavage colonial. Ce livre est fondé sur une recherche de plus de dix ans sur les formes qu’ont prises les figures de l’Africain et de l’Africaine dans l’art continental et colonial français d’avant l’imaginaire abolitionniste. Il couvre les cultures visuelles et artistiques qui vont de la fin du XVIIe siècle – à l’époque de Coypel, Mignard, Largillière… – quand les colonies antillaises commencèrent à percer dans le champ artistique métropolitain, au premier tiers du XIXe siècle – à l’époque de Girodet, Benoist et Léthière jusqu’à Géricault… – quand l’échec de la première abolition de l’esclavage (1802) durcit l’iconographie partisane, mettant la violence des vies dans les plantations à l’ordre du jour de la création artistique.
Anne Lafont est historienne de l’art, directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales.
Elle a étudié au Canada et en France avant d’être pensionnaire de la Villa Médicis. Elle a été ensuite maîtresse de conférences en histoire de l’art moderne à l’université Paris-Est avant de rejoindre l’Institut national d’histoire de l’art où elle a passé dix années. Elle est élue à l’EHESS en 2017 sur un projet intitulé Histoire de l’art et créolités.
Ses travaux ont porté principalement sur l’art des XVIII et XIXe siècles avec un intérêt particulier pour l’œuvre de la Révolution française et l’imagination picturale des nouveaux citoyens, les Noirs, à l’échelle des révolutions atlantiques. En parallèle, elle a initié des recherches sur la question des savoirs naturalistes et anthropologiques en lien avec les cultures visuelles du voyage, de l’expédition scientifique et du cabinet de curiosités (L’artiste savant à la conquête du monde moderne, 2010 ; 1740, L’abrégé du monde, 2012) mais aussi des travaux sur les écrits des femmes sur l’art autour de 1800 (Plumes et pinceaux. Discours de femmes sur l’art en Europe, 2012). Son travail s’oriente désormais vers l’art des Antilles françaises pendant la période coloniale et, d’une manière générale, sur les arts et les cultures de l’Atlantique noir.
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Histoire des blancs

Accroche

« Painter, une historienne réputée de Princeton, a écrit une œuvre très originale : une histoire intellectuelle de la race blanche, pour un large public. Un livre éclairant et vivant. » New York Times, 28 mars 2010

 

« Painter a raison de nous rappeler que la blancheur a été construite pendant des siècles sur la base de la tromperie, de la confusion et des impératifs politiques déguisés. Dans l’ère d’Obama – l’ère du Tea Party – la blancheur est plus évidente à voir que jamais, ce qui signifie qu’elle est moins facilement considérée comme un acquis. » The New Yorker, 12 avril 2010

 

Points forts

– Un point de vue renvervé : ce n’est plus la négritude qui pose question mais la blanchitude.

– Une historienne qui repense les concepts de l’histoire raciale. Une intellectuelle de l’université de Princeton, au cœur des débats contemporains sur la race

– Une écriture limpide et des exemples pris à plusieurs époques et dans divers pays.

 

Présentation

La notion de race fait un retour violent dans le langage et les conflits sociaux en France, comme si le sujet avait été refoulé, alors que les États-Unis n’ont pas cessé de s’y confronter. Les minorités visibles n’hésitent plus à revendiquer leur couleur ou leur identité racisée. L’historienne afro-américaine, Nell Irvin Painter, adopte un point de vue révolutionnaire : au lieu d’étudier la négritude, elle interroge la construction de la notion de race blanche, depuis les Scythes de l’Antiquité jusqu’aux catégories raciales utilisées dans l’Occident d’aujourd’hui.

Elle étudie la manière dont la désignation de Blancs et de Non-Blancs a évolué selon les croyances politiques et la représentation des corps. Elle montre les constructions du regard sur la couleur, et leurs liens avec les critères esthétiques de la beauté féminine. Elle étudie les passages entre les pensée américaines et européennes au XIXe siècle. Elle analyse les catégories raciales qui définissent les identités aujourd’hui.

 

Bio Auteur

Formée à l’université de Berkeley, et aussi à l’université de Bordeaux, Nell Irvin Painter est diplômée de Harvard. Professeure d’histoire à l’université de Princeton, elle est spécialiste de l’histoire du Sud des États-Unis. Parmi ses livres les plus connus figurent « The History of White People » (Norton 2011), « Creating Black Americans : African-American History and its Meanings. 1619 to the present » (Oxford 2005), « Southern History Across the Color Line » (UNC 2002), « Standing at Armageddon : The United Stats, 1877-1919 » (Norton 1989).

 

Informations pratiques :

Prix : 22,90 euros / ISBN : 978-2-315-00811-7/ Parution : 31 janvier 2019.

 

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Comment faire mentir les cartes

Quand les cartes influencent notre vision du monde

 

La Terre est ronde, mais les cartes sont plates… Le postulat de départ est donc simple : les cartes nous mentent !

 

La projection choisie, la simplification cartographique, le choix des échelles, la volonté de mettre en avant tel ou tel élément, toutes les cartes déforment plus ou moins la réalité, ne serait-ce que pour le choix des couleurs, jusqu’à les rendre parfois complètement fausses, par exemple pour en faire un outil de propagande. Heureusement, l’évolution des techniques de cartographie aide aujourd’hui à diminuer les risques et à corriger les erreurs.

 

Illustré de plus de 130 cartes, cet ouvrage offre une vraie réflexion sur les cartes qui nous entourent au quotidien, et permet de les regarder avec un autre oeil ! Mark Monmonier est professeur de géographie à l’université de
Syracuse (État de New York).
Claire Fercak
Tél. : 01 40 51 31 26
claire.fercak@autrement.com

 

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La dignité ou la mort de Norman Ajari

 

Être africain ou afrodescendant, c’est provenir d’un peuple dont l’humanité fut contestée sur les plans juridique, scientifique, philosophique, théologique, économique, psychiatrique. On n’en continue pas moins à exiger des Afrodescendants qu’ils cessent de « ressasser », de « ruminer » l’histoire coloniale, répétant ainsi une vieille injonction esclavagiste à l’oubli des ancêtres et à la méconnaissance de la communauté d’origine.
Pourquoi prendre la question sous l’angle de la dignité ? La dignité est ce que le Blanc essaie d’abolir lorsqu’il exerce sa violence sur le Noir. Mais c’est aussi ce dont le Blanc se prive lui-même lorsqu’il exerce sa violence sur le Noir. Enfin, c’est ce que le Noir réaffirme collectivement lorsqu’il s’engage contre la domination blanche. Lorsque la dignité d’un jeune Noir est prise d’assaut, lorsqu’il est violé ou assassiné par les représentants de l’État, c’est une longue histoire de luttes, de conquêtes et d’affirmation d’une humanité africaine qui vacille et tremble sur ses bases.
La Dignité ou la Mort propose une implacable analyse critique de la tradition philosophique européenne. Mais c’est pour mieux renouer avec l’histoire méconnue de la pensée radicale des mondes noirs. Les révoltes d’esclaves, la négritude, les usages révolutionnaires du christianisme en Amérique du Nord et en Afrique du Sud, l’ontologie politique seront autant d’étapes d’un véritable parcours de libération.
La dignité est la capacité de l’opprimé à tenir debout entre la vie et la mort.

 

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Un féminisme décolonial

Françoise vergès

en librairie le 15 février 2019

Pourquoi le terme « féministe » est-il librement approprié à la fois par l’extrême droite, la gauche, et le capitalisme ? Dans un contexte, où les notions de féminisme et d’égalité sont vidées de leur sens hier radical, que peut signifier être féministe aujourd’hui ? Quels sont les combats à mener ? Comment mettre au coeur des luttes des femmes l’antiracisme, l’anticapitalisme et l’anti-impérialisme ?

 

Françoise Vergès s’attache d’abord à interroger les deux récits médiatiques qui dominent l’histoire du mouvement des femmes des années 1970 en France, l’un qui parle d’un mouvement qui aurait mené à une reconnaissance de la place des femmes françaises dans la république avec ses valeurs de laïcité et d’égalité, l’autre qui dénonce un mouvement qui aurait été exclusivement « blanc » et essentiellement intéressé par la liberté sexuelle. Reconnaissant une profonde asymétrie entre ces deux récits, Françoise Vergès questionne cependant les causes de l’effacement de féminismes radicaux et anticoloniaux, antiracistes et anti-impérialistes des années 1970. Il faut en effet analyser comment le féminisme étatique contribua à la pacification du mouvement radical en faisant des discriminations et de la loi l’objectif des luttes ; comment il transforma le contrôle des naissances dans le Sud global ou auprès des femmes pauvres et immigrées et l’intégration des femmes racisées dans le monde du travail globalisé en politiques de la sororité. Il a su faire de l’intégration des femmes dans le monde du travail et dans celui de l’éducation la mesure du progrès des gouvernements et des institutions internationales. Le féminisme carcéro-punitif a pris peu à peu une place majeure, donnant au tribunal et à la police le rôle de protéger les femmes des discriminations et des abus, ignorant l’analyse sociale et politique. Violences domestiques et sexuelles sont devenus le fait d’individus isolés, enfermés dans une pathologie de masculinités arriérées et n’ont plus été analysées comme faits sociaux. En faisant
disparaître le radicalisme des mouvements de femmes des années 1970 qui furent portés par l’énergie des grandes luttes anti-impérialistes et antiracistes pour passer à un féminisme de la pacification, c’est le désir de faire éclater les structures qui est effacé.

 

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